' A 00 PHYS. II , ,
ECOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSEES,
ECOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L'AÉRONAUTIQUE ET DE L'ESPACE,
DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS,
DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ÉTIENNE, DES MINES DE NANCY,
DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE,
ÉCOLE POLYTECHNIQUE (FILIÈRE TSI)
CONCOURS D'ADMISSION 2000
SECONDE ÉPREUVE de PHYSIQUE
Filière PC
(Durée de l'épreuve : 4 heures ; l'emploi de la calculatrice est autorisé)
Sujet mis à disposition des concours ENSTIM, INT, TPE-EIPV
Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente sur la première page
de la copie :
PHYSIQUE Il - PC
L'énoncé de cette épreuve, particulière aux candidats de la filière PC,
comporte 7 pages.
Si, au cours de l'épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur
d'énoncé, il le signale
sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu'il est amené à pren-
dre.
. Tout résultat fourni dans l'énoncé peut être utilisé pour les questions
ultérieures, même s'il n'a
pas été démontré.
. Il ne faudra pas hésiter à formuler les commentaires (incluant des
considérations numériques)
qui vous sembleront pertinents, même lorsque l'énoncé ne le demande pas
explicitement. Le barème
tiendra compte de ces initiatives ainsi que des qualités de rédaction de la
copie.
ESSUIE-VITRE À DETECTEUR DE PLUIE
Ce problème, composé de trois parties indépendantes, se propose d'étudier le
principe du détecteur de pluie que
l'on trouve actuellement sur certaines voitures et le fonctionnement de !
'essuie-vitre qu 'il commande. La partie
A évalue quelques ordres de grandeur relatifs à la chute de pluie sur le
pare--brise. La partie B décrit le principe
de fonctionnement d'un détecteur de pluie, situé sur la partie supérieure du
pare-brise de la voiture, hors de la
zone balayée par les balais d 'essuie-vitre. La partie C décrit le
fonctionnement mécanique des essuie-vitres.
Les trois parties sont indépendantes ; toutefois, certaines données numériques
précisées par l'énoncé sont
communes à plusieurs parties.
Dans tout le problème, l'accélération de la pesanteur sera prise égale à g =
9,81m.s'2. On rappelle
quelques formules d'analyse vectorielle :
rot mt U =grad div U --AU
En coordonnées cartésiennes :
AU=AUXeX +AU},ey +AUzez pour U=U,ex +Uyey +Uzel
si les vecteurs unitaires des axes Ox, Oy et Oz d'une base orthonormée sont
notés e,, ey et el.
PARTIE A : CHUTE DE LA PLUIE SUR LE PARE--BRISE
Le pare-brise du véhicule étudié est assi-
milé à une surface plane, d'airc supérieure à
Detecteur de plu1 . 1 m2, inclinée d'un angle [3 = 35° par rap-
Par EUR-bTÏSC port au plancher du véhicule.
Le pare--brise comporte deux essuie-vitres
dont les balais ont des longueurs différen-
tes, lc = 60 cm pour celui du conducteur et
l,, = 50 cm pour celui du passager. Les ba--
Page 1/7 Tournez la page S.V.P.
D , t t lais des essuie--vitres sont reliés à un bras
6 . . . , . .
e ec ur --* :) par une lrarson fixe srtuee au milieu, MC
et Mp respecti-
8 vement, de
là...--\"? chacun d'eux.
En 0EUR et OP
sont situés les
axes de rotation, perpendiculaires au
pare-brise. OcMc = de = 60 cm et O,,Mp
= d,, = 50 cm. Chaque essuie--vitre par-
court un angle total égal à 1c/2. L'axe
Zone essuyée par
les balais des deux
essuie--vitres
0 . . .
dp ° Oz, perpendiculaire à la figure, pornte
vers l'extérieur du véhicule. On ne tien-
Fig 2 : pare--brise, vu del'extérieur dra pas compte du caractère coudé du
bras, c'est-à-dire de l'angle £ représenté
ci-dessus. Il pleut régulièrement et verticalement dans un air calme. Les
précipitations au sol sont de
10 mm de pluie par heure. La pluie est supposée formée de petites gouttes d'eau
sphériques de rayon
re = 0,lmm qui tombent en ayant atteint leur vitesse limite. Les gouttes d'eau
subissent la force
exercée par l'air selon le modèle de Stokes fair : --6flflr,v, où la viscosité
de l'air sera prise égale à n
= 1,7 10"5 kg.m".s". La masse volumique de l'eau est [1 = 103 kg.m".
1. Déterminer la vitesse limite de chute de l'eau.
2. La voiture est arrêtée. Déterminer le nombre de gouttes et la masse d'eau
évacués par les deux
essuie-vitres pendant la durée T = 1,6 5 d'un aller-retour des essuie-vitres
(fonctionnement à
petite vitesse). On admettra que la surface du pare-brise commune aux deux
balais représente
10 % de la surface totale balayée.
3. La voiture roule maintenant à 110 kilomètres par heure sur une autoroute
horizontale et droite.
Déterminer le nombre de gouttes et la masse d'eau évacuée par les deux
essuie--vitres pendant
la durée T = 1,0 5 d'un aller--retour des essuie--vitres (fonctionnement à
grande vitesse).
4. Le délai de déclenchement de l'électronique de commande des essuie-vitres
gérés par le
détecteur de pluie est de l'ordre de 0,01 5. Toujours dans le cas décrit à la
question 3, détermi-
ner le nombre de gouttes qui, en moyenne, atteignent la surface utile du
détecteur de pluie
pendant le délai de déclenchement. L'aire de la surface utile du détecteur est
évaluée à 5 cm2.
PARTIE B : PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU DETECTEUR DE PLUIE
Le principe du détecteur de pluie repose sur le comportement différent d'une
onde électromagnétique
lorsqu'elle arrive sur un dioptre verre-air, séparant le verre (milieu
d'entrée) et l'air (milieu de sortie)
et lorsqu'elle arrive sur un
Air (extérieur) dioptre verre--eau.
5. Calculer les valeurs des
angles d'incidence au-delà des-
quels il y a réflexion totale pour
les dioptres verre-air, verre-
eau, eau-air. Les indices de
réfraction du verre et de l'eau
\
: Air (intérieur) sont respectivement égaux a
1,50 et 1,33.
Fig. 3 .' principe du détecteur de pluie
Une diode électroluminescente
Page 2/7
(DEL) émet une onde électromagnétique qui, grâce à des prismes de verre, est
envoyée sur le dioptre
verre-air constitué par le pare-brise du véhicule et l'air extérieur. Placé à
la distance 1 = 4cm plus loin,
un autre dispositif à prismes conduit l'onde électromagnétique vers une
photodiode qui fonctionne en
récepteur (REC). Le pare-brise sera localement assimilé à une lame de verre à
faces parallèles
d'épaisseur e = 1 cm (cf schéma de la figure 3).
Fig. 4 : Le détecteur de pluie est placé au centre du pare-brise
6. Effectuer un tracé soigneux (sans qu'il soit nécessairement à l'échelle) de
la marche d'un
ra on lum1neux artant de 0 dans le are-buse avec la direction initiale u = -- e
+ e , sa--
y P P \/5 y z
chant qu'en y = 3 cm et z = e est présente une petite goutte d'eau qu'on
représentera de façon
approximative. On expliquera le tracé sans qu'il soit nécessaire d'effectuer
beaucoup de cal-
culs.
7. En déduire une explication rapide du fonctionnement du détecteur de pluie.
8. En réalité, le faisceau lumineux envoyé à partir de O est assimilable à un
cône d'angle au
sommet 10°. Quel en est l'intérêt par rapport au cas du mince pinceau lumineux
(assimilé à un
rayon lumineux) envisagé àla question précédente ?
La diode réceptrice présente une surface « active » de l'ordre de 1 m2. Quelle
particularité,
non représentée sur la figure 3, doit présenter le dispositif à prismes afin
d'augmenter la sensi-
bilité du détecteur ?
Afin de préciser quantitativement les conditions de fonctionnement du détecteur
de pluie, nous allons
reprendre l'étude ci--dessus dans le cadre électromagnétique.
Nous allons donc étudier la propagation d'une onde plane progressive dans un
milieu diélectrique,
linéaire, homogène, isotrope, non magnétique de permittivité relative en et
d'indice de réfraction nl.
Ce milieu ne comporte pas de charges volumiques ni de courants volumiques
libres. On notera À la
longueur d'onde que possède l'onde lorsqu'elle se propage dans le vide. On
notera traditionnellement
c la vitesse de la lumière dans le vide.
9. Établir l'équation de propagation suivante du champ électrique dans le
milieu d'indice n], (ce
2 2
_n_1_ 8 E1
champ est noté E1 ) :AE1 =
c2 8t2
On étudie la réfraction d'une onde plane progressive monochromatique sur un
dioptre plan séparant
deux milieux d'indices n; et riz réels, présentant les mêmes propriétés que
celui qui a été défini
précédemment. Le vecteur d'onde de l'onde incidente est noté ki = k,); ey +
k,-z ez. Il fait un angle a]
avec la normale au dioptre. Le champ électrique de cette onde est E,] = E01 exp
j(at -- k,.r) au temps
t et à la position r.
Page 3/7 Tournez la page S.V.P--
10. Le dioptre étant invariant par translation selon
Oy, on se propose de rechercher l'onde réfracte'e sous la
forme E,z=E,æ(z)[expj(oet--klyy)]er Établir
l'équation différentielle à laquelle obéit Et2 (z) , en fonc-
tion seulement des indices m et in des deux milieux, de la
longueur d'onde À et de an.
F ig. 5 : étude électromagnétique d'un dioptre
11.
12.
13.
A quelle condition l'onde réfractée est-elle progressive sans amortissement ?
On définira alors
kt le vecteur d'onde de l'onde réfractée. Celui--ci fait un angle a; avec la
normale au dioptre.
Montrer alors que la forme imposée par l'énoncé pour Et2 à la question
précédente permet de
retrouver la loi de Descartes de la réfraction.
A quelles conditions sur les indices de réfraction n, et n; et sur l'angle
d'incidence a], l'onde
réfractée est--elle amortie ? Définir alors, une épaisseur de peau que l'on
notera &
Établir une relation numérique entre 6 et une longueur caractéristique du
problème dans le cas
d'un dioptre verre--air où l'angle d'incidence est de 45°.
A quelle situation de l'optique géométrique correspond le cas étudié dans cette
question ?
Savez-vous ce que l'on appelle, en physique, « effet tunnel >> ? En
connaissez-vous une appli-
cation pratique ?
Comment pourrait-on mettre en évidence un « effet tunnel >> dans l'étude qui
nous concerne ?
Votre réponse sera effectuée en liaison avec la question 12. Y voyez-vous une
difficulté prati-
que ?
Dans l'affirmative, proposer une mise en évidence de l' « effet tunnel »
réalisable en salle de
Travaux Pratiques de Lycée.
Afin de comprendre si la présence d'eau sur le pare-brise entraîne des
modifications importantes ou
modestes sur le signal détecté par la diode de réception, nous nous proposons
d'établir l'expression du
coefficient de transmission t de l'amplitude du champ électrique lors d'une
réfraction verre-eau avec
une incidence a] = 45°.
On considère une onde incidente plane progressive monochromatique, non amortie,
dont le champ
électrique est donné comme récédemment par E. = E ex ' cat --k..r . Elle donne
naissance, au
P n 01 p] 1
niveau du dioptre, à une onde réfléchie d'amplitude E,] et à une onde réfractée
d'amplitude En :
Erl : En [exp] (cat -- k,.r)]ex Etz : E,2 expj(al -- k,.r)]ex
On notera az l'angle de réfraction. On définit les coefficients de réflexion r
et de transmission ! par :
E E
rl et t = 12
il il
r:
Les amplitudes des champs étant a priori complexes, r et t le sont a priori
aussi.
14.
On suppose l'absence de toute charge surfacique libre et de tout courant
surfacique libre sur la
surface du dioptre verre-air situé en 2 = e. Quelles sont les conséquences de
cette hypothèse
sur la continuité des diverses composantes du champ électrique E et du champ B
(induction
électromagnétique) de part et d'autre de ce dioptre ?
Page 4/7
15.
16.
17.
18.
19.
20.
Fig. 7 : montage proposé pour la mesure du,/lux lumineux
&?
Établir deux relations faisant intervenir r et t.
200so:l sin oc2 sin(oq " %)
s...(a, ...,) " ' =
En déduire que tet r se mettent sous la forme :' t = _ .
sm(oc1 + 062)
Calculer numériquement t pour on = 45°. Commentaire.
Dans ce problème de réfraction, on définit aussi un coefficient de transmission
T et un coeffi-
2 tan oc1
tan 062
Expliquer, en quelques lignes et sans effectuer de calculs, comment on définit
T et R.
Nous savons que l'énergie est proportionnelle au carré de l'amplitude des
champs. Il pourrait
apparaître naturel d'obtenir les relations T = t2 et R = 72. Expliquer,
toujours sans qu'il soit
nécessaire d'effectuer des calculs, pourquoi T: t2 alors que R = r2.
Les coefficients R et T doivent vérifier une relation importante. Quelle
est--elle ? Quelle est sa
signification physique ?
et R =r2.
cient de réflexion R pour le flux énergétique. On peut montrer que T = t
Pour la même incidence qu'à la question 17, calculer numériquement R et T. Le
calcul de T
est--il suffisant pour répondre à la question suivante: « Dans le cas du
fonctionnement du
détecteur de pluie, pourrait-on se contenter d'une électronique de détection
sommaire ? ».
Discuter.
L'élément sensible du récepteur est une photodiode, dont on indique ci-après
(fig. 6) la carac-
téristique courant-tension pour divers régimes d'éclairement (en présence de
divers flux lumi-
neux ci,--).
L'intensité is est approximativement proportionnelle au flux lumineux @ reçu
par la photo-
diode. Les valeurs de 1°, sont de l'ordre
du milliampère.
Dans le montage électronique proposé
à la fig. 7, proposez, en les justifiant,
les valeurs numériques des grandeurs
uo et R à choisir pour obtenir en sortie
une tension de valeur raisonnable,
proportionnelle au flux lumineux reçu.
21. Le signal enregistré par la
diode de réception n'est pas utilisé tel
quel. Il est comparé (par différence) au