Centrale Maths 1 MP 2018

Thème de l'épreuve Aplatissement aléatoire d'un ensemble de points en grande dimension
Principaux outils utilisés probabilités, espérance conditionnelle, produits scalaires, distances
Mots clefs famille orthonormée, projeté orthogonal, inégalité de Talagrand, théorème de Johnson-Lindenstrauss, variables aléatoires à queue sous-gaussienne, variables aléatoires de Rademacher
probabilitis

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°.) , 1--l
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tnucnuns EENÏHHLE--SUPËLEE 4 heures Calculatrices autorisées N

Aplatz'ssement aléatoire d'un ensemble
de points en grande dimension

Notations
-- Dans tout le problème N, le et d désignent des entiers supérieurs ou égaux à 
deux.

-- Pour tous entiers naturels non nuls p et q, on note Mpfiq([R) l'ensemble des 
matrices a p lignes et q colonnes
à coefficients réels.

-- On note AT la transposée d'une matrice A.
-- Pour tous entiers naturels p et q, avec p < q, la notation [|p, q|| désigne l'ensemble {i EUR N | p g i < q}. -- Dans tout le problème on note ( Q, A, P) un espace probabilisé fini. Toutes les variables aléatoires considérées sont définies sur Q. -- Pour tout événement A de probabilité non nulle, et pour tout événement B, on note [PA(B) ou [P(B | A) la probabilité conditionnelle de B sachant A. -- Etant donnée une variable aléatoire Z à valeurs réelles, on note : (Z) son espérance. -- On dit qu'une variable aléatoire Z est une variable de Rademacher lorsque Z (Q) : {--1, 1} et -- De façon générale, si E est un espace euclidien, son produit scalaire et sa norme seront respectivement notés (. | > et |||.| Ces notations seront utilisées notamment pour Rd et Rk, munis 
de leurs structures euclidiennes
canoniques.

Problématique

On s'intéresse à la question suivante : étant donnés N points dans un espace 
euclidien de grande dimension,
est--il possible de les envoyer linéairement dans un espace de petite dimension 
sans trop modifier les distances
entre ces points '?

Pour préciser cette question, considérons N vecteurs distincts vl, ..., 'UN 
dans [Rd. Pour tout réel 5 tel que 0 < 6 < 1, on dit qu'une application linéaire f : [Rd --> lR'" est une e--isométrie pour 
vl, ..., U N lorsque :

V(i,j) EUR ll, Nl2, (1-- EUR)llm- -- va| < ||f(w) -- f(w)|l < (1 + EUR>|lw -- 
vj|l
La question peut se reformuler ainsi :

-- Objectif
Pour quelles valeurs de k existe--t--il f : Rd --> [Rk qui soit une 
e--isométrie pour vl, ..., 'UN '?

On se propose d'établir le théorème suivant, démontré par William B. Johnson et 
J oram Lindenstrauss en 1984 :

Il existe une constante absolue e strictement positive telle que :

quels que soient N et d, entier naturels supérieurs ou égaux à 2 et quels que 
soient "1: , 'UN distincts
dans Rd, il suffit que

pour qu'il existe une e--isométrie f : Rd --> [Rk pour vl, , UN.

Les seules méthodes connues à ce jour pour démontrer ce théorème sont de nature 
probabiliste.

Dans la partie l, on établit des résultats préliminaires portant sur la 
convexité et les probabilités. La partie Il est
consacrée à la démonstration d'une inégalité de concentration, qui est utilisée 
dans la partie 111 où le théorème
de Johnson--Lindenstrauss est démontré.

2018-03--02 14:50:23 Page 1/6 («à BY--NC-SA

I Préliminaires

I.A + Projection sur un conveoee fermé
Soit E un espace euclidien.

Q 1. Soient a et b dans E. Montrer la relation suivante et en donner une 
interprétation géométrique :

la + b|l2 + la -- b|l2 : 2 (|IOE|l2 + |lb|l2)

, . . , . u + u'
Q 2. En dedu1re que s1 u, v et U' dans E ver1fient v # u" et ||u-- v|| : ||u -- 
v' || alors ||u -- 2 || < ||u -- v||. Q 3. Soient F un fermé non vide de E et u dans E. Montrer qu'il existe fu dans F tel que VwEF, |lu--v|l<|lu--wll Q 4. En déduire que si C est un convexe fermé non vide de E et u est un vecteur de E alors il existe un unique 1) dans C tel que ... e F. |u -- v| < |u -- ...| On dira que 1) est le projeté de u sur C et on notera d(u, C) : ||u -- v||. LB + Inégalité de Hälder pour l'espérance 1 1 Soient p et q deux réels strictement positifs tels que -- + -- : 1. P q Q 5. Montrer que, pour tous réels positifs a et b, ap bq ab g -- + -- P Q On pourra utiliser la concavité du logarithme. Q 6. En déduire que si X et Ysont deux variables aléatoires réelles sur l'espace probabilisé fini (Q, A, [P) alors "(IXYI) < "(IXIP)W '(lqu)l/q On pourra d'abord montrer ce résutat lorsque -(|X|p) : -(|Y|q) : 1. LG -- Espérance conditionnelle Soit X : Q _) B? une variable aléatoire à valeurs réelles. Pour tout événement A C Q de probabilité non nulle, l'espérance conditionnelle de X sachant A, notée - (X | A), est par définition le réel *(X|A)= î: Û°A(X=OE)'OE OEEX(Q) En d'autres termes, -(X | A) est l'espérance de X dans l'espace (Q, A, lPA). Les propriétés usuelles de linéarité et de positivité de l'espérance, qu'on ne demande pas de redémontrer, sont ainsi valables pour l'espérance conditionnelle sachant A. Q 7. Soit (Al, ..., A...) un système complet d'événements de probabilités non nulles. Montrer que - = ÎP - Çî(X | A.>

i=1

I.D + Variables aléatoires à queue sous-gaussienne
Soit X : Q --> R une variable aléatoire réelle.
On suppose qu'il existe deux réels strictement positifs (1 et b tels que, pour 
tout réel positif t,

[P(|X| ; 15) < aexp(--bt2) Q 8. Montrer que +oo -(X2) =2 / t[P(|X| 2t)dt () On pourra noter X2(Q) : {y1, ...,yn} avec 0 < yl < y2 < < yn. 2018-03--02 14:50:23 Page 2/6 | @'3 (1 Q 9. Montrer que le moment d'ordre deux de X est inférieur ou égal à E' Soit 6 un réel tel que 0 < |5| g %. Q 10. Justifier que, pour tout réel t, [P(|X+ôl ? t) < [P(|Xl ? t-- |6|) Q 11. Montrer que, pour tout réel t, 2 1 2 --b(t-- |5|> < a-- 5bt Q 12. En déduire que pour tout réel t tel que t ; |5| on a 1 [P(|X + (?| 2 75) < a exp(a) exp (--äbt2>
Q 13. Justifier que l'inégalité précédente reste valable si 0 < t < |6 | II L'inéga1îté de concentration de Talagrand Soit E un espace euclidien de dimension n 2 1 muni d'une base orthonormée (el, ..., en). Soient el, , en : Q --> {--1, 1} des variables aléatoires de Rademacher 
indépendantes dans leur ensemble.

n
On pose X : EE,-e,.
7'=1

L'objectif de cette partie est de montrer, pour tout convexe fermé non vide 0 
de E,

U°(X EUR c>- » (exp (%d(X,C)?)) g 1 (11.1)

II.A -- Étude de deus: cas particuliers

Q 14. Traiter le cas où C est un convexe fermé de E ne rencontrant pas X (Q)

On suppose, dans la suite de cette sous--partie 11.A uniquement, que C est un 
convexe fermé de E qui rencontre
X(Q) en un seul vecteur u.

1
Q 15. Montrer que ÂdE'

n nf1

7TI
E 332--61-- l--> % 331--61-
i=1 i=1

nil
On pose X ' : 7r 0 X = E eiei. C'est une variable aléatoire à valeurs dans E'.
i=1

Pour t dans {--1, 1} on note

-- Ht l'hyperplan affine E' + ten ;

-- Ct : 7T(C fi Ht).

Q 19. Montrer, pour :C' E E' et 75 EUR {--1, 1}, que a:' E Ct (:> :C' +ten E C.
Q 20. Montrer que C +1 et CL1 sont des convexes fermés non vides de E'.

2018-03--02 14:50:23 Page 3/6 (GQ BY--NC-SA

Pour t dans { --1, l}, on note Y,, le projeté de X ' sur le convexe fermé non 
vide C,. C'est une variable aléatoire
à valeurs dans E'.

Q 21. Montrer que

1 1
[P(X EUR C) : îlP(X' EUR CH) + 5P(X' EUR 011)

II.D -- Une inégalité cruciale
Soit A un réel tel que 0 { À { 1.
Q 22. Montrer que

d(X1 0) < "(1 _ À)(î/sn + EURnen) + )'(st _ Enfin) _ X" 'n. Q 23. En déduire que d(Xa @" < 4À2 + ll(1 -- À)(st -- X') + À(stn -- X')ll2 puis que d(X7C)2 < 4À2 + (1 -- À)llY.n -- X'll2 + ÀllYfen -- X'll2 Ainsi, on a montré l'inégalité d(X, C)2 { 4À2 + (1 -- À)d(X', CE )2 + Àd(X', CLE )2 n n ILE * Espérances conditionnelles On note p+=[P(X'ECH) et pÿ:lP(X/EURCÿl) On va supposer, sans perte de généralité, que p + 2 pi. Q 24. Montrer que pi > 0.
Q 25. Montrer que pour tout A dans (0, 1]

-- (exp (êdZ) | e.. = --1) < exp (',) - ((exp (âd(XflCl)2))U . (exp (àd(X',C,l)2))À) Q 26. En déduire que - (exp (êd2)))w . ( (exp 
(%d(X', c.1>2)))À

Q 27. À l'aide de l'hypothèse de récurrence, justifier que

' (exp (âd(X,C)2) | En :1) { L

p+

Q 28. Déduire de ce qui précède que pour tout A dans (0, 1]

' (eXp (âd) < % (à +...) (AZ--2) (rtlH ' (pî)') II. F * Optimisation Q 29. On pose À : 1 -- &. Montrer que p+ ' (exp (%d(X,C)2)) < 2;+ (l +exp (ÿ) (1 -- A)") Q 30. Montrer que pour tout 93 EUR {0,11 OE2 2 +(oe--l)ln(l--oe) (x e C) - P(d(X, C) ; t) < exp (32) III Démonstration du théorème de Johnson-Lindenstrauss Dans cette partie on considère l'espace E : Mk,d([R) muni du produit scalaire défini par V(A,B) EUR E2, (A | B) : tr(AT - B) On notera |||| F la norme euclidienne associée. On rappelle que Rd et [R]" sont munis de leurs normes euclidiennes canoniques, notées indistinctement ||||. On identifie [Rd a Md71([R), de sorte qu'un vecteur quelconque x : (æ1,....,æd) de [Rd peut être identifié à la matrice colonne (acl æd)T. On fixe un vecteur (ul, ..., ud) dans [Rd, identifié comme ci--dessus a la matrice colonne (ul...ud)T de Md,1([R>)a
et tel que ||u|| : 1. On définit l'application

. Mk,d<[R) --> |?

9' Mi-->||Mw|l

Soit X : (eij) 1 0.
Q 36. Montrer que pour toute matrice JW dans Mk,d([R)

d(M,C) g(M)

III.B * Médianes
On dit qu'un réel m est une médiane de g(X ) lorsque

n>(g(X) ; m) 2% et n>(g(X) < m) ; Q 38. Justifier que g(X ) admet au moins une médiane. On pourra considérer la fonction G de [R dans [R telle que, pour tout réel t, G(t) : P(g(X) < t), et examiner l'ensemble G*1(|1/2,1|). Q 39. Déduire de ce qui précède que, pour tout réel strictement positif t 1 t) < 4exp (--ët2) \\/ P(|g -- ml

où m est une médiane de g(X )

2018-03--02 14:50:23 Page 5/6 (CÔ BY--NC-SA

Q 40. En déduire que ' <(g(X) -- m)2) < 32. Q 41. Montrer que ' (g(X)2) : k, et en déduire que - (g(X)) < \/Ë. Q 42. En déduire que (xÆ -- m)2 < - ((g(X) - m)2). III.C * Un lemme-clé Q 43. Montrer que, pour tout réel strictement positif t [P(|g(X) -- \/Ë| } 75) < 4exp(4) exp (--11--6t2) X 1 1 On pose Ak : --. Soient EUR dans ]0,1{ et 6 dans ]0,1/2{. On suppose que k: 2 160 M /5). \/Ë Q 44. Montrer que, pour tout vecteur unitaire u dans Rd : [P({||Ak-uu--iy>s) <5 III.D * Conclusion On conserve les notations et les hypothèses précédentes. Soient vl, UN des vecteurs distincts dans [Rd. Pour tout (i,j) EUR [[LN]]2 tel que i < j on note Eij l'événement (1--5)H"i _UjH < "Ale 'Ui_ Ak ' "j" < (1 + 5)""i _ "j" 45. Montrer que [P E -- < 5, Où Î dési ne l'événement contraire de E- -. 13 1] g 'L] Q 46. En déduire que [P ( fi Bij) } 1-- wé. igi